25 juin 2008

Lettre à un otage, V - Antoine de Saint-Exupéry

« Cette qualité de la joie n'est-elle pas le fruit le plus précieux de la civilisation qui est la nôtre ? Une tyrannie totalitaire pourrait nous satisfaire, elle aussi, dans nos besoins matériels. Mais nous ne sommes pas un bétail à l'engrais. La prospérité et le confort ne sauraient suffire à nous combler. Pour nous qui fûmes élevés dans le culte du respect de l'homme, pèsent lourd les simples rencontres qui se changent parfois en fêtes merveilleuses...

Respect de l'homme ! Respect de l'homme !... Là est la pierre de touche ! Quand le naziste respecte exclusivement qui lui ressemble, il ne respecte rien que soi-même. Il refuse les contradictions créatrices, ruine tout espoir d'ascension, et fonde pour mille ans, en place d'un homme, le robot d'une termitière. L'ordre pour l'ordre châtre l'homme de son pouvoir essentiel, qui est de transformer et le monde et soi-même. La vie crée l'ordre mais l'ordre ne crée pas la vie.

Il nous semble, à nous, bien au contraire, que notre ascension n'est pas achevée, que la vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier, et que les contradictions à surmonter sont le terreau même de notre croissance. Nous reconnaissons comme nôtres ceux mêmes qui différent de nous. Mais quelle étrange parenté ! elle se fonde sur l'avenir, non sur le passé. Sur le but, non sur l'origine. Nous sommes l'un pour l'autre des pèlerins qui, le long de chemins divers, peinons vers le même rendez-vous.

Mais voici qu'aujourd'hui le respect de l'homme, condition de notre ascension, est en péril. Les craquements du monde moderne nous ont engagés dans les ténèbres. Les problèmes sont incohérents, les solutions contradictoires. La vérité d'hier est morte, celle de demain est encore à bâtir. Aucune synthèse valable n'est entrevue, et chacun d'entre nous ne détient qu'une parcelle de la vérité. Faute d'évidence qui les impose, les religions politiques font appel à la violence. Et voici qu'à nous diviser sur les méthodes, nous risquons de ne plus reconnaître que nous nous hâtons vers le même but.

Le voyageur qui franchit sa montagne dans la direction d'une étoile, s'il se laisse trop absorber par ses problèmes d'escalade, risque d'oublier quelle étoile le guide. S'il n'agit plus que pour agir, il n'ira nulle part. La chaisière de la cathédrale, à se préoccuper trop âprement de la location de ses chaises, risque d'oublier qu'elle sert un dieu. Ainsi à m'enfermer dans quelque passion partisane, je risque d'oublier qu'une politique n'a de sens qu'à condition d'être au service d'une évidence spirituelle. Nous avons goûté, aux heures de miracle, une certaine qualité des relations humaines : là est pour nous la vérité.

Quelle que soit l'urgence de l'action il nous est interdit d'oublier, faute de quoi cette action demeurera stérile, la vocation qui doit la commander. Nous voulons fonder le respect de l'homme. Pourquoi nous haïrons-nous à l'intérieur d'un même camp ? Aucun d'entre nous ne détient le monopole de la pureté d'intention. Je puis combattre, au nom de ma route, telle route qu'un autre a choisie. Je puis critiquer les démarches de sa raison. Les démarches de la raison sont incertaines. Mais je dois respecter cet homme, sur le plan de l'Esprit, s'il peine vers la même étoile.

Respect de l'Homme ! Respect de l'Homme !... Si le respect de l'homme est fondé dans le cœur des hommes, les hommes finiront bien par fonder en retour le système social, politique ou économique qui consacrera ce respect. Une civilisation se fonde d'abord dans la substance. Elle est d'abord, dans l'homme, désir aveugle d'une certaine chaleur. L'homme ensuite, d'erreur en erreur, trouve le chemin qui conduit au feu. »

Antoine de Saint-Exupéry, Lettre à un otage, V


( Photo : MichelCh )

24 juin 2008

A écouter, tout simplement...



J'ai rarement été aussi touchée par une chanson...

(Photo : MyPrivateParty)




03 juin 2008


" Passe la porte, dis toi qu’elle s’ouvre peut-être à toi, et alors tu pourras apercevoir la lumière… Je ne sais pas ce qu’est la vie, mais je peux te dire que les doutes ne sont qu’une partie de tout, même s'ils restent omniprésents, les rêves ne s’effacent pas, ils s’oublient juste un peu parfois, comme on oublie un mot, qui nous reste là, sur le bout de la langue… Je ne te dis pas ça pour t’effrayer, mais tu as ta chance toi aussi, tu peux vivre ta vie, n’oublies pas que vivre ce n’est pas mourir, c’est s’ouvrir, sourire… Tu as mille possibilités en ton cœur dissimulées, laisse-les naître, laisse-les te montrer de quoi tu es capable… Rien n’est écrit, rien n’est acquis, ta vie est entre tes mains, saisis-la et montre leur qui tu es, découvre toi… "



07 avril 2008

"La théorie de l'orange", par Anna Gavalda


"Eh bien l'orange, c'est la Terre. La minuscule étiquette, là, ce sont les gens qui mangent à leur faim tous les jours. Maintenant, déchirez-la en deux, cette étiquette, et ne recollez que la moitié. Elle représente les habitants de cette planète qui font trois repas par jour et qui sont aimés. Si vous avez l'honnêteté de reconnaître que, oui, vous vous trouvez sur ce minuscule bout de papier, alors chut... Mais on a quand même le droit de se plaindre, heureusement !"
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Image by Neoyume

26 mars 2008

I'm so happy*



¿ Y sabes qué mi amor ?
¡¡ Vamos a Barcelona !!
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=)

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